L’avènement de la RT 2012 continue à questionner beaucoup de professionnels, et parmi eux, les architectes. Légitime interrogation au regard des performances minimales exigées. Quelles incidences sur l’architecture, sur les coûts, sur la mise en œuvre… ? Mais également sur les moyens techniques pour répondre aux nouvelles exigences.

 

vitrages RT2012 rénovation énergétique

A ce titre, le lieu le plus complexe du bâti que représentent les parois vitrées, doit être particulièrement (re)examiné par les concepteurs. L’offre industrielle est dans une dynamique jamais atteinte à ce jour. La maîtrise d’œuvre, architectes, bureaux d’études, ingénieurs, techniciens doivent rester sur le qui-vive sur la question des vitrages.

 

 

QUOI DE NEUF ?

 

 

On évoquait ici même l’année dernière l’arrivée du triple vitrage qui peut être pertinent sous certaines conditions. L’examen des nouveaux catalogues des industriels des verres plats génère de nombreuses surprises, plutôt agréables.

 

La RT 2012, les futurs labels, les bâtiments dits « BEPOS », tout ce contexte n’induirait-il pas une réduction des surfaces vitrées ? La réponse est résolument « non ». La RT 2012 impose des surfaces vitrées a minima égale au 1/6 de la surface habitable dans les logements ; une première depuis 40 années de réglementation thermique.

 

Le poste de consommation énergétique « éclairage » devient prioritaire à traiter pour certains bâtiments dans certains sites (bureaux, gymnases, enseignement,…).

L’éclairage naturel doit être recherché, voire magnifié. Mais attention : trop de lumière naturelle tue l’éclairage naturel…comme l’impôt. Si l’occupant est ébloui par le rayonnement solaire, il baisse les stores… et allume la lumière. Par ailleurs, vitrer abondamment peut générer des problèmes de confort liés à des apports solaires trop importants. Alors, comment en été et en mi-saison (soit 9 mois sur 12) amener de la lumière sans trop de chaleur ?

 

En premier lieu, les réponses sont architecturales : surfaces, orientations, organisation des espaces intérieurs, occultations fixes ou mobiles. En second lieu, l’offre industrielle permet de préserver, voire d’amplifier la liberté de l’architecte. Certains vitrages capables de laisser passer beaucoup de lumière (60% de la lumière incidente) tout en freinant la chaleur solaire (facteur solaire inférieur à 30%) peuvent être utilisés dans des bâtiments à fortes demandes d’éclairage et de froid, comme les bureaux. Le gain est double : moins d’éclairage artificiel et moins de climatisation. Si l’occupant ou le concepteur souhaite éviter la climatisation, ces vitrages peuvent y contribuer.

 

D’autres produits étonnants sont déjà proposés, ou seront prochainement disponibles. En vrac : les vitrages « électrochromes », dont l’opacité peut varier selon des critères pré-choisis (température intérieure, ensoleillement,…). Ces produits « haut de gamme » seront sur le marché en 2013 moyennant environ 1000 €/m² dans un premier temps. Cher, mais envisageable. Le prix ne pourra que décroître.

Ou bien, un vitrage capable de stocker de la lumière naturelle (Sharp, Japon). Ou encore, les vitrages avec aérogel de silice. Ces produits sont testés depuis des lustres en laboratoire et devraient être disponibles à court terme. Il s’agit de vitrages qui s’opacifient dès que la température extérieure tombe, et redeviennent translucides ou transparents avec le soleil et la chaleur. En dessert, je vous propose un capteur photovoltaïque, transparent… et qui stocke l’électricité. Ce produit de science fiction est pourtant en tests prometteurs dans trois universités espagnoles.

 

 

 

VIGILANCES SUR LES NOUVEAUTES

 

 

Ce très bref et très incomplet survol sur les nouveaux vitrages n’a pour but que d’insister sur la nécessaire veille technologique, au moins dans ce domaine. Non seulement, elle peut préserver la liberté de concevoir, mais également ouvrir des perspectives de conception nouvelle. A un moment où certains pensent que la réponse à la RT 2012 est le cube hyperisolé (avec des isolants biosourcés, bien sûr… !), il est urgent de tourner le dos aux poncifs et de solliciter les nouvelles possibilités techniques.

 

 

Si vous êtes pressé...

Le bâtiment des années 2010-2020 pourra être mieux vitré pour répondre aux nouvelles exigences de performances  énergétiques tout en préservant le confort pour les occupants. Les nouvelles technologies du vitrage préserveront les choix architecturaux à condition d’être au fait d’une offre industrielle en pleine accélération.